Baguette à 0,29 € chez Leclerc : la filière dénonce « une campagne démagogique »

Publié le 13 janvier 2022Actualités
Baguette à 0,29 € chez Leclerc : la filière dénonce « une campagne démagogique »

Les principaux acteurs de la filière céréales ont dénoncé l’opération lancée par Leclerc, qui va vendre la baguette 0,29 € dans ses magasins.

Après le carburant à prix coûtant fin 2021, Michel-Édouard Leclerc lance une opération sur un autre produit du quotidien des Français, la baguette de pain, qui sera désormais vendue 0,29 euro dans ses magasins pendant au moins quatre mois.

« C’est un produit phare, un marqueur de l’inflation. Comme d’ailleurs les carburants, même si je ne les mets pas au même niveau. Les consommateurs mémorisent les prix. Nous nous sommes engagés à bloquer ce prix à un prix bas, pendant au moins quatre mois, parce que la loi nous oblige à mettre une date », a justifié le président du comité stratégique des centres Leclerc, sur BFMTV.

« Je sais bien que ce n‘est pas le prix du blé qui influe le plus sur le prix de la baguette, c’est celui de la main-d’œuvre, a réagi Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. Mais il faudra que monsieur Leclerc nous explique comment et combien il rémunère les boulangers avec une baguette à 29 centimes. »

« C‘est la fin de l’alimentation à la française »

Plusieurs organisations de producteurs, notamment les boulangers et les meuniers, ont publié un communiqué commun avec la FNSEA pour dénoncer l’opération de Leclerc, qualifiée de « campagne démagogique » et « destructrice de valeurs ».

« L‘excellence des agriculteurs, des collecteurs, des meuniers et des boulangers que le monde nous envie, est bradée », estime ces organisations. « La filière céréalière s‘interroge sur les prix pratiqués par les magasins Leclerc et se demande qui peut en vivre dignement et sur quels produits vendus aux consommateurs les magasins Leclerc compenseront cette vente ».

« Si ces pratiques se répandent, c‘est la fin de l’alimentation à la française, a averti Christiane Lambert sur France 2. On importera beaucoup plus de produits venus d’ailleurs, ça ne sera pas du tout les mêmes normes de production, et les consommateurs y perdront ».

Source le Télégramme 12 janvier 2022